
Au Bénin, la répression annoncée contre le non port de casque par les conducteurs taxi-moto et leurs passagers a débuté ce vendredi 1er mars 2024 sur toute l’étendue du territoire national. A cet effet, la rédaction de votre web média Kanbio24 a fait une descente au niveau de deux d’entre les lieux d’arrêts les plus incontournables de la ville de Cotonou, à savoir, le carrefour Bénin marché de Mènontin et le grand carrefour du stade de l’amitié. Objectif, prendre connaissance de l’effectivité de la répression. Reportage.
Au Bénin, au moins deux béninois perdent la vie chaque jour, faute du non-respect du code de la route. Notamment, la surcharge, le non port de casque, le non-respect du couloir de circulation, l’excès de vitesse, le défaut de pièce et pour ne citer que ceux-là. Ces différentes infractions sont beaucoup plus en vogue dans les départements de l’Ouemé et du littoral, selon des chiffres communiqués par le porte-parole de la police républicaine, Eric Yérima, dans une récente sortie. La police républicaine, à travers une vaste opération de répression contre ces infractions routières, entend prendre les taureaux par les cornes. La répression qui démarre aujourd’hui, 1er mars 2024, bat déjà son plein dans les grandes villes et carrefours du Bénin à l’instar de Cotonou.
Mais à quoi rime cette répression annoncée depuis plusieurs mois au quartier Mènontin de Cotonou ?
Il sonne 9heures passés de quelques minutes. Nous sommes à Ménontin, non loin de la station. Là, deux conducteurs de taxi-moto sont à l’arrêt. Tandis que l’un marchande le prix d’un casque avec le vendeur, l’autre attend impatiemment son tour. 7000 FCFA c’est le prix du casque qu’il tient en main. Ce n’est pas pour lui qu’il tient à l’achat de ce casque mais pour ses clients, ceux qui ne l’auront pas. Il ne compte pas le leur donner en guise d’aumône ni en bon samaritain. Mais il compte s’en servi pour doubler le prix de son service, n’en déplaise. « Sinon, il n’a qu’à acheter son propre casque. S’il achète le casque, c’est fini », a-t-il lancé le visage souriant. Au second conducteur de clamer tout haut le slogan « Ewlizo », comme pour signifier que l’heure des bonnes affaires a sonné.
Un peu plus loin, toujours sur le même alignement en allant vers le carrefour Bénin-marché, l’on est butté contre un tout autre spectacle. Un conducteur de taxi-moto qui s’arrête brusquement. Parce que son passager n’a pas chaussé sa tête de l’armure salvatrice : le casque. Et pourtant, ils ne courent aucun risque de se faire traquer par les forces de sécurités. Parce que si les éléments de la police républicaine sont bien en place pour réguler la circulation, ils ne se soucient guère des individus sans casque. En effet, sur ce tronçon, ça roule incroyablement sans casque côté passagers : c’est un vendredi comme les autres.
Le constat est le même au niveau du carrefour du stade de l’amitié aux environs de 10h 35. Ici, hormis l’affluence des vendeurs ambulants et des vendeurs de casque, les agents de police présents à ce niveau, observent en toute indifférence, défiler les individus en infraction.
Approché, un jeune agent policier se confie en ses termes : « l’opération a commencé ici depuis 6h et à fini à 10h. » Essentiellement, elle a consisté à passer le message de sensibilisation. « Comme c’est le premier jour de répression pour les casques, on a essayé de sensibiliser la population pour que la prochaine fois, eux-mêmes puissent avoir leurs casques sur eux », fait savoir l’agent de police.
Toutefois il a fait remarquer qu’ils ont déjà procédé à la saisine de plusieurs motos pour des infractions liées aux surcharges et au non-respect du couloir de circulation.
A s’en tenir aux dires de cet agent de police, la sensibilisation par rapport à l’obligation du port de casque va se poursuivre sur plusieurs jours. Après cela, bienvenue la foudre.
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Ignace TOSSOU