Une foule immense, des coups de tam-tam significatifs, la consultation du Fâ, la présence remarquée des sages et notables, du roi de Comé, des autorités politico-administratives, le retentissement des coups de Canon, des chants en l’honneur des braves hommes et femmes qui ont rendu l’âme en défendant les Waci, la récitation du panégyrique clanique, des chants de gloire, des chasseurs engagés pour faire revivre cette histoire selon la manière dont elle a été racontée. La présence remarquée des Waci du Ghana et du Togo. L’ambiance était celle des grands jours. Les Waci ont une fois encore rendu hommage à ces hommes et femmes qui ont succombé en défendant leur identité. C’était à Sadadji le samedi 12 avril.
Le dimanche des rameaux des chez les chrétiens est aussi un jour symbolique chez les Waci. Surtout ceux de la commune de Comé et environs. Car c’est ce jour qu’ils ont choisi pour rendre hommage à leurs aïeux qui ont combattu les Fon.
Selon l’histoire, la bataille a été rude à Sadadji entre les Fon d’Abomey et les Waci. Car, les Fon seraient venus pour imposer leur suprématie. Mais, sur le terrain, ils ont été opposés à de véritables guerriers. Les dégâts étaient énormes d’un côté comme de l’autre. Samedi dernier sur ces mêmes lieux, la population a eu droit à la mise en scène de cette histoire par les chasseurs de la commune. Lesquels chasseurs ont eu le soutien du président de l’association nationale des chasseurs du Bénin monsieur Mama Séïdou Arouna. Mais avant la mise en scène, il a eu le dépôt de gerbes effectué par le président d’Agbesiyanle Jacques Tokognon et sa suite. Ensuite, l’hymne d’Agbesiyanle, la consultation du Fâ et ses prescriptions pour enfin laisser place aux chasseurs. Sans doute le plat de résistance de cette journée. Sous l’ovation du grand public. Signalons surtout la présence remarquable de l’église catholique qui a même prié pour que la fête soit belle.
Les cérémonies prendront fin à Hongodé blomê. Puisque c’est de là que le combat aurait commencé avant de s’étendre vers Sadadji selon l’histoire. Cela marque la première véritablement hostilité des festivités d’Agbesiyanle.
Richard Agbenomba
