Du 28 septembre au 2 octobre 2025, le Bénin Royal Hôtel de Cotonou a été le théâtre d’un événement majeur en matière de sécurité et de coopération internationale: le colloque international de la Rencontre du Réseau International de Sécurité et de Coopération pour la Paix (RISC). Placé sous le thème « Les défis sécuritaires dans l’espace CEDEAO », ce rendez-vous stratégique a réuni des experts, des décideurs politiques, des représentants d’organisations internationales et des acteurs de la société civile venus de toute l’Afrique de l’Ouest
Un colloque au cœur des enjeux régionaux
Organisé par la fondation allemande Konrad Adenauer à travers son programme SIPODI (Programme régional pour le Dialogue sur la politique de sécurité en Afrique de l’Ouest), ce colloque vise à dresser un état des lieux des menaces sécuritaires dans l’espace CEDEAO, tout en explorant des pistes de coopération renforcée entre les États membres. Terrorisme, cybercriminalité, trafic transfrontalier, instabilité politique: les défis sont nombreux et complexes, nécessitant une réponse concertée et multidimensionnelle.
Selon Aboubakar Koné, chargé de Programme (SIPODI) au sein de la Fondation Konrad Adenauer, il s’agit d’un programme qui travaille spécialement sur les questions sécuritaires.
« Nous travaillons d’abord avec les forces de défense et de sécurité, mais aussi avec les parlementaires de la commission de défense et de sécurité. Mais à un moment donné, on s’est dit que, outre ces entités avec lesquelles nous collaborons, est-ce qu’il n’est pas question d’ajouter des chercheurs afin de nourrir et d’enrichir le débat pour participer à la construction de l’architecture sécuritaire. C’est donc dans ce contexte-là, que nous avons mis en place le RISC qui est en fait le Réseau International de la Sécurité et de la Coopération pour la Paix, qui réunit un ensemble de chercheurs et de think tanks qui vont ensemble réfléchir sur des préoccupations qui sont qui sont dans le même temps communes, mais également subjectives, parce qu’elles sont souvent en fonction de chaque État », a-t-il précisé.
Une rencontre qui sonne comme une urgence
Tobias Ruettershof est le Représentant Résident du Programme SIPODI. Il est, pour sa part, revenu sur l’importance de la rencontre. À l’en croire, elle est plus que nécessaire au regard de la situation sécuritaire critique due au terrorisme, l’extrémisme violent et d’autres facteurs comme le changement climatique, la pression migratoire qui affectent énormément aussi les États insulaires; un aspect autrefois négligé.
« Effectivement dans le nord du Bénin et du Togo, le phénomène terrorisme est beaucoup plus visible. Mais il peut bien affecter aussi le sud du pays dans le futur si rien n’est fait ou des mesures ardues ne sont pas prises à temps ».
Ayant pris part au colloque, Aïssatou Kanté, se dit très satisfaite de cette initiative qui renforce désormais les liens entre les think-thanks. Par la même occasion, elle dit être convaincue que les diverses réflexions menées contribueront à coup sûr à l’enrichissement des processus de recherche déjà mis en œuvre de part et d’autre.
Des acteurs clés au rendez-vous
Parmi les participants les plus remarqués, le Réseau Africain pour le Maintien de la Paix (RAMP-BENIN) a joué un rôle central dans les échanges, en apportant son expertise sur les mécanismes de prévention des conflits et de consolidation de la paix. Son président, lors de son intervention, a insisté sur la nécessité d’une approche communautaire et inclusive pour renforcer la résilience des populations face aux menaces sécuritaires.
Autre acteur incontournable: l’Association Béninoise d’Études Stratégiques et de Sécurité, qui a présenté une analyse approfondie des dynamiques géopolitiques dans la sous-région. Ses travaux ont mis en lumière les failles dans les dispositifs de sécurité collective et ont proposé des réformes concrètes pour améliorer la coordination entre les forces nationales et les instances régionales.
Un Bénin au centre des débats régionaux
En accueillant ce colloque, le Bénin confirme ainsi son rôle de plateforme diplomatique et intellectuelle dans la lutte pour la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest. Un acte fort qui traduit la ferme volonté du gouvernement et son engagement à œuvrer pour une CEDEAO plus sûre, plus solidaire et plus proactive.
