
Comme d’habitude, les usagers de l’espace culturel ‘’Le Centre’’ sis à Lobozounkpa dans l’arrondissement de Godomey ont eu droit à la projection du film ‘’L’argile’’ du talentueux réalisateur béninois Arcade Assogba, écrit par une autre grande figure du cinéma béninois, Jean Odoutan. C’était le vendredi 4 octobre dernier à travers le programme ‘’Wà Cinéma’’, avec une participation massive et active des spectateurs venus d’autres localités environnantes.
Ils étaient nombreux le vendredi 4 octobre dernier à prendre d’assaut la cour intérieure de l’espace artistique ‘’Le Centre’’ de Lobozounkpa pour suivre le film ‘’L’argile’’ du réalisateur béninois Arcade Assogba. Un long métrage sorti en 2023 et qui met en lumière la problématique du retour à la source et l’adaptation aux réalités locales. Assis sur des bancs, chaises et même nattes au clair de lune comme à l’ancien temps mais ici sur un écran géant, les cinéphiles bien attentifs ont eu l’occasion de voyager à travers l’histoire émouvante que retrace ‘’L’argile’’.
Il s’agit en effet de l’histoire de John arrivé à Ouidah pour organiser ‘’QUINTESSENCE’’, un festival dont il est le promoteur. Sur le terrain, il se montre actif avec son équipe de tournage constituée de jeunes de la ville de Ouidah. Le dynamisme de John, la quarantaine, lui vaut l’estime du chef quartier, un militaire retraité formé à Cuba.
Ce promoteur tombe alors amoureux de Ludivine, la vingtaine et fille cadette du vieux militaire que beaucoup convoitent. Seulement, elle attend un bébé d’un vieux ‘’philosophe émérite ancien’’ qui passe sa journée à l’ombre d’un fromager où il cogite sur la condition humaine en compagnie d’un plus jeune, ‘’philosophe émérite moderne’’. Ludivine accouche d’un garçon et John s’en occupe comme son propre fils. Assoiffée par le bien matériel, cette dernière tombe entre temps sous le charme de DIPLODOCUS qui a réussi à l’arracher à John. Une infidélité qui a logiquement eu des conséquences sur sa relation avec John. Dans ce film, on voit également d’autres acteurs tels que Nathalie Honvou Yekpe, Michel Tonou, Akala Akambi, Marcel Padey, Claude Balogoun ou encore feu Roger Gbégnonvi, dans des rôles divers.

Selon Jean Odoutan, ‘’L’argile’’ est une œuvre qui fera date et qui viendra s’encastrer dans le panthéon des films majeurs du Bénin avant d’aller loger dans le patrimoine cinématographique mondial. Le vœu le plus cher du réalisateur Arcade Assogba, c’est que ce film soit vu partout pour témoigner de la générosité des acteurs. « C’était une opération réussie. On a assisté à une belle projection, les gens étaient au clair de lune. On danse, on dessine, on découvre l’argile. C’est un sentiment de fierté qui m’anime. Ce film parle de quelqu’un qui est rentré de la France et qui ne voit son avenir que dans l’argile. On découvre dans son regard un certain nombre de complexité auxquelles il ne s’attendait pas. Ce retour au pays ne s’est pas toujours passé comme on l’aurait souhaité. Le film parle aussi de filiation, des jumeaux qui ont une dimension très importante dans la culture béninoise », a expliqué Arcade Assogba qui était présent à la projection et qui a pu échanger avec le public ayant effectué le déplacement.
S’exprimant à la fin de cette soirée cinéma, le Directeur Général de ‘’Le Centre Berthold Hinkati » a souligné que ce film répond à leurs critères de sélection et qu’il fait la promotion des vestiges du Bénin en particulier. « Il était important pour nous de faire visionner ce film à nos cinéphiles. Nous avons fait un effort dans l’écosystème cinématographique béninois pour donner l’appétence au 7e art d’abord à nos usagers et plus largement à ceux qui viennent des départements qui sont proches de celui de l’Atlantique. C’est une manière pour nous de mettre la lumière sur toute la chaine de la production cinématographique, de montrer que chez nous il y a de la qualité », a-t-il laissé.
Rendez-vous le premier vendredi du mois de novembre pour un autre numéro de ‘’Wà Cinéma’’.
C.A.