
L’édition 2025 de la Journée Internationale de l’Avortement Sécurisé (JIAS) a été célébrée au Bénin ce dimanche 28 septembre 2025 à l’occasion d’un atelier de sensibilisation organisé à l’hôtel du Lac. Dénommée KALEIDOSCOPIE, l’initiative est portée par le Collège National des Gynécologues Obstétriciens du Bénin (CNGOB) et Coalition des Organisations de Jeunes pour l’Avortement Sécurisé (COJAS) Bénin, avec l’appui de Women’s Global Network For Reproductive Rights.
Susciter l’adhésion des acteurs clés à travers un changement de la perception sur la thématique de l’avortement sécurisé et une meilleure compréhension du dispositif juridique qui encadre la pratique d’IVG (Interruption Volontaire de Grossesse) au Bénin. C’est l’objectif principal de cette activité organisée en marge de la 6e édition de la Journée Internationale de l’Avortement Sécurisé (JIAS) au Bénin qui a eu pour thème : « L’avortement sécurisé est un soin qui sauve des vies ».
De façon spécifique, il a été question au cours de cet atelier de sensibilisation de présenter le point sur les avancées dans le secteur depuis les réformes de 2021, d’échanger sur les enjeux et les perspectives près de 4 ans après ces réformes et de recueillir l’engagement des différentes parties prenantes. Partenaires, membres de l’Institut National de la Femme (INF), des Organisations de la Société Civile (OSC), ONG, réseaux, associations professionnelles, ont pris part à cette journée qui a été lancée par une cérémonie protocolaire ponctuée de deux allocutions.
Dans son discours de bienvenu, le président du CNGOB, Emmanuel Ewagnignon a indiqué que le thème de cette année rappelle que l’avortement sécurisé n’est pas seulement un droit de santé reproductive, mais avant tout un acte médical essentiel pour préserver la vie et la dignité des femmes et des filles. A l’en croire, ce projet, vise à renforcer l’accès à l’avortement sécurisé conformément à la loi n°2021-12 et ses décrets d’application; à réduire la stigmatisation et les obstacles socioculturels, en mobilisant les communautés, les leaders religieux et traditionnels ; améliorer la qualité des services, en formant les prestataires et en assurant la disponibilité des produits et équipements nécessaires ; amplifier la voix des sans voix à travers la communication stratégique le plaidoyer et le réseautage coordonné et dynamique des parties prenantes. « La célébration de cette journée ne doit pas rester symbolique. Elle nous invite à renforcer la mise en œuvre de la loi et des directives nationales en matière de DSSR (Droits et Santé Sexuels et Reproductifs), soutenir la formation continue des prestataires et la sensibilisation des communautés, garantir un accès équitable et sécurisé à toutes les femmes, où qu’elles se trouvent au Bénin », a poursuivi Emmanuel Ewagnignon.
Mettre l’accent sur la communication dans la mobilisation des ressources
En lançant officiellement la journée, le Directeur de la Santé de la Mère et de l’Enfant-Soins Infirmiers et Obstétricaux (DSME-SIO), Dr Thierry Lawale, représentant le Ministre de la Santé, dira qu’en dehors des réformes au plan institutionnel et au plan structurel, il n’en demeure pas moins que « nous restons encore liés à un certain nombre de défis, celui de l’obstacle moral et religieux ». Dans son intervention, il a mentionné qu’il ne suffit pas d’opérer les réformes au plan institutionnel, de délivrer des autorisations, mais il reste encore à travailler sur l’homme. C’est pour cette raison que Dr Thierry Lawale a pour finir invité les parties prenantes engagées dans le secteur, à mettre l’accent sur la communication par la promotion dans la mobilisation des ressources pour les années à venir. « …D’abord avec le personnel de santé pour qu’on puisse arriver à nous franchir du regard accusateur, de l’auto culpabilisation», a conclu ce dernier.
C.L.A.