Très actif depuis une quinzaine d’années dans le domaine de la promotion du livre et de la lecture au Bénin et dans la sous-région ouest africaine, Camille A. SEGNIGBINDE, à travers son organisation non gouvernementale Ecrivains Humanistes, multiplie les actions visant à faciliter l’accès des consommateurs aux livres, à renforcer les capacités des acteurs et à encourager la mise en réseau des acteurs de la chaine du livre.
C’est dans cette dynamique que s’inscrit le programme de formation « Colibri Littéraire », porté par l’ONG Ecrivains humanistes et soutenu par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dans le cadre du dispositif « FORCE – Formation et renforcement de compétences en édition ». En qualité de Coordonnateur du projet, l’écrivain et éditeur béninois revient sur les tenants et aboutissants du « Colibri Littéraire », déjà dans sa phase active, à travers les réponses à nos trois questions. Interview
Kanbio24.info : Mr Segnigbindé, qu’est-ce qui vous a motivé à concevoir et lancer le « Colibri Littéraire » ?
Segnigbindé camille (SC) : je vous remercie pour cette tribune que vous nous offrez pour donner de la visibilité à une initiative d’intérêt régional visant à dynamiser le secteur du livre. Nous partons de la conviction que ce sont les petites actions conjuguées qui permettront au secteur de se renforcer durablement. « Colibri Littéraire » est né de plusieurs constats. Déjà, il faut faire remarquer que le secteur du livre au Bénin, comme ailleurs en Afrique, est très dynamique. Dynamique de par la quantité annuelle de la production, le nombre de nouveaux acteurs qu’y entrent et l’évolution des standards à l’international. Ces éléments, entre autres, nous imposent, à nous qui sommes des opérateurs culturels privés, d’œuvrer à faire suivre le rythme pour permettre aux créateurs (les écrivains) et aux acteurs du circuit d’écoulement, de jouir paisiblement des fruits de leurs efforts. Ceci incitera à l’amélioration de la qualité de la production locale et sa compétitivité à l’international à travers une meilleure visibilité et l’exploitation des niches encore vierges. Pour donner une chance à notre initiative d’éclore, nous avions postulé, il y a quelques mois, à l’appel à projet « FORCE – Formation et renforcement de compétences en édition » de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) au terme duquel le projet a été retenu. Nous sommes donc dans la phase active de sa mise en œuvre.
En quoi consiste donc le « Colibri Littéraire » ?
Le projet « Colibri Littéraire » est une initiative de formation et de mise en réseau combinée au développement d’une plateforme numérique facilitant l’accès du public aux productions locales. Alors, pour le premier volet déjà lancé, nous sélectionnerons 50 acteurs de la chaine du livre au Bénin, au Togo, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et d’autres pays ouest africains (non prioritaires). Ces acteurs suivront six journées de formations intenses, en novembre 2025 et janvier 2026 sur des thématiques actuelles et innovantes dont les marchés de niche que sont les livres audio et numériques, la pratique des métiers de libraires, d’éditeurs et de diffuseurs à l’ère du numérique, l’adaptation des modèles économiques aux réalités actuelles… Quant au second volet, il permettra de mettre en vedette les 50 meilleures œuvres littéraires actuelles, écrites en français, de la sous-région ouest africaine à travers une campagne de communication digitale et le lancement de la plateforme « Colibri littéraire » qui va favoriser la distribution desdites œuvres et d’autres à compléter plus tard.
Quelles sont vos attentes au terme de la mise en œuvre du « Colibri Littéraire »
Nous espérons former 50 éditeurs, diffuseurs et distributeurs directs (25 femmes et 25 hommes) et toucher plus de 100 bénéficiaires indirects, appartenant majoritairement aux faitières de la chaine du livre ouest africain francophone qui seront outillés pour s’adapter, seuls, aux défis actuels de l’exercice de leurs métiers, à travers une communication digitale dynamique, un modèle économique adéquat et l’exploration d’autres marchés de niche, favorisé par le numérique, pour un meilleur écoulement du flux des productions locales et la croissance de leurs chiffres. Nous espérons également créer un réseau d’échanges d’expériences continu et dynamique pour une meilleure synergie d’actions entre les acteurs en vue d’un meilleur rayonnement de l’industrie du livre ouest africain francophone. Enfin, la plateforme servira d’outil durable de formation continue pour poursuivre l’autoapprentissage et de mise en visibilité des productions locales. Nous remercions, donc, l’OIF pour son soutien dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Colibri Littéraire ».
C.L.A.
